Taxis drones : l’avenir du transport urbain prend son envol
- Rubly Plaisir
- 19 août
- 4 min de lecture
Pendant longtemps, l’idée de monter dans un taxi volant relevait de la science-fiction. Aujourd’hui, les choses changent : les taxis drones, aussi appelés eVTOL (electric Vertical Take-Off and Landing), sont en phase de tests avancés dans plusieurs grandes métropoles. Ces appareils électriques capables de décoller et d’atterrir verticalement promettent de transformer nos villes, en offrant des trajets rapides, silencieux et écologiques.
Avec l’accélération des innovations, le soutien des gouvernements et la pression face aux embouteillages, les taxis drones pourraient devenir réalité bien plus tôt qu’on ne le pense.

Qu’est-ce qu’un taxi drone ?
Un taxi drone est un appareil aérien électrique conçu pour transporter des passagers sur de courtes distances urbaines ou périurbaines. Contrairement aux hélicoptères :
Il est plus compact et plus léger, grâce à plusieurs rotors électriques.
Il est plus silencieux, avec un bruit réduit jusqu’à 80 % comparé à un hélicoptère.
Il est moins polluant, car alimenté par batteries électriques rechargeables.
Il peut être piloté par un humain, à distance, ou totalement autonome (comme chez EHang).
L’autonomie moyenne varie entre 20 et 60 minutes de vol, soit des distances de 30 à 160 km, ce qui suffit pour relier des points stratégiques : un aéroport, un centre-ville ou une zone d’affaires.
Les premiers pas : de l’idée à la réalité
2016–2018 : l’idée commence à se concrétiser avec les premiers prototypes d’EHang (Chine) et Volocopter (Allemagne).
2020 : Uber annonce son projet "Uber Elevate" avant de céder sa division à Joby Aviation.
2023–2024 : premières démonstrations publiques à Paris, Dubaï, Singapour et Los Angeles.
2025 : plusieurs records et premières mondiales marquent l’histoire :
Joby Aviation (USA) réalise le premier vol entre deux aéroports publics, de Marina à Monterey en Californie, validé par la FAA.
Volocopter obtient la certification de l’EASA en Europe et commence des vols réguliers à Dubaï.
EHang (Chine) obtient un certificat d’opérateur aérien et lance les premiers vols commerciaux autonomes.
Les acteurs majeurs de la course aux airs
🇺🇸 Joby Aviation (États-Unis)
Premier vol officiel entre deux aéroports publics en 2025.
Vitesse max : 320 km/h ; autonomie : 160 km.
Objectif : mise en service commerciale dès 2026 à New York, Los Angeles et Dubaï.
Partenariats : Uber, Blade Air Mobility.
🇩🇪 Volocopter (Allemagne)
Premier constructeur européen à obtenir une certification complète (EASA, 2025).
Déjà opérationnel à Dubaï (plus de 50 vols hebdomadaires).
Prévoit des vols réguliers à Paris et Singapour avant fin 2025.
Autonomie actuelle : 30 km, avec recharge ultra-rapide (≈ 2 minutes).
🇨🇳 EHang (Chine)
Spécialiste du drone 100 % autonome (sans pilote à bord).
A déjà vendu plus de 300 appareils, avec une capacité de production de 600/an.
Opère dans plusieurs villes chinoises (Shenzhen, Wuhan) avec des couloirs aériens dédiés.
Abu Dhabi a commandé 100 appareils pour son réseau futuriste.
🇧🇷 Eve Air Mobility (Brésil)
Filiale d’Embraer, développe un eVTOL de 4 passagers + pilote.
Autonomie : 100 km ; objectif : certification en 2026.
Promet des coûts d’exploitation 6 fois inférieurs à l’hélicoptère.
🇬🇧 Vertical Aerospace (Royaume-Uni)
Son modèle VX4 a déjà volé librement en 2024.
Vitesse : 240 km/h ; autonomie : 160 km.
Service commercial prévu pour 2025–2026, avec un soutien fort du gouvernement britannique.
🇺🇸 Archer Aviation & Wisk Aero (États-Unis)
Archer prépare ses taxis "Midnight" pour les JO de Los Angeles en 2028.
Wisk Aero (filiale de Boeing) travaille sur un modèle totalement autonome pour 2030.

Les avantages annoncés
Gain de temps : un trajet de 45 minutes en voiture peut se réduire à 10 minutes en taxi drone.
Réduction de la pollution : zéro émission en vol.
Accessibilité future : les prix devraient baisser avec la production en série, pour devenir comparables à un service de VTC premium.
Mobilité intelligente : intégration prévue avec les applications de transport, comme Uber ou Lyft.
Les obstacles à surmonter
Réglementation aérienne :
L’Europe (EASA) et les États-Unis (FAA) progressent, mais l’espace aérien urbain reste très réglementé.
En Asie, Singapour et la Chine ont déjà des couloirs aériens réservés.
Sécurité :
Garantir la fiabilité en cas de panne.
Gestion des urgences (atterrissages d’urgence, météo imprévisible).
Infrastructure :
Construction de vertiports sur les toits, près des gares ou des aéroports.
Gestion des recharges rapides pour assurer la fluidité.
Acceptation sociale :
Bruit, sécurité, coût… les habitants doivent avoir confiance avant d’adopter massivement ce mode de transport.
Quel futur pour les taxis drones ?
2025–2026 : premières opérations commerciales à petite échelle (Dubaï, Paris, Singapour, New York, Los Angeles).
2028 : mise en avant lors des Jeux Olympiques de Los Angeles.
2030 : démocratisation dans plusieurs mégapoles, intégrée aux réseaux de transport urbain.
À terme, les taxis drones pourraient jouer un rôle majeur dans :
Les liaisons aéroport-centre-ville, aujourd’hui saturées par la circulation.
Les services d’urgence médicale (ambulances aériennes électriques).
Le tourisme aérien urbain (vols panoramiques).
Les taxis drones sont en train de passer du rêve à la réalité. Entre Joby, Volocopter, EHang et les autres acteurs, la compétition est mondiale et s’accélère. Même si des défis restent à relever sécurité, réglementation, infrastructures, tout indique que dans moins d’une décennie, prendre un taxi volant dans une grande métropole sera aussi banal qu’appeler un VTC aujourd’hui.
La mobilité aérienne urbaine s’annonce comme une révolution du XXIe siècle, qui transformera nos villes et notre rapport aux déplacements.
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